SaintéTrail Urbain by Jérôme
Même si je n'ai croisé que 2 ou 3 Monistroliens, je sais que plusieurs d'entre vous étaient présentes alors je vous partage mon petit compte-rendu d'après-course.
La fin d'année s'annonçait sportivement calme et lors du sondage pour le choix de la course du Casino Running, je m'étais contenté de suivre les résultats.
Finalement, le Sainté Trail Urbain fut choisit. Plus d'une' vingtaine de personnes seront présentes 4, sur le 9, 5 sur le 31 tous les autres sur le 16.
Cédric, avec qui nous avions fait le 33 km l'an dernier, me demande de le faire ensemble. Lors de la précédente édition, pour cause de match et de plans de sécurité attentat, le Chaudron avait fermé plus tôt ne permettant pas à tous les coureurs de le traverser.
Cette année l'objectif était donc de traverser le stade Geoffroy Guichard (j'ai pas mis le chaudron pour éviter les répétitions, mais je pense que tout le monde avait fait le lien).
Je me laisse convaincre (bon certes il n'a pas eu beaucoup à insister).
Malheureusement pour Cédric, un malencontreux accident de barque et le voilà, poignet fracturé, bon pour 3 mois d'arrêt.
En me renseignant sur mes autres collègues du 31, au nombre de trois, je me rends compte que l'aventure sera ... solitaire (ils finiront tous les trois dans les 100 premiers). Tant pis il me reste 4 semaines pour m'entrainer, mais ça risque d'être court, alors on va tout miser sur la fraicheur. Sur les semaines, une séance d'escaliers, 2 sorties longues, 2 sorties nocturnes, 3 séances vma et le trail des sucs. A la course comme à la course !
Outre le Casino Running, j'apprends quelques jours avant que plusieurs Monistroliens seront présents sur le 16km.
Gérald l'un de nos guides à Monistrol ira d'ailleurs avec un groupe de collègues pour rendre hommage à l'une de leur amie "un Défi pour Sylvie".
Le samedi vers 18h je me décide quand même à préparer mes affaires, c'est surtout pour gagner du temps de sommeil pour le lendemain matin. L'avantage de courir avec le Casino Running, c'est qu'il n'y a pas à faire la queue pour le dossard. A ce moment-là j'apprends que Vivien est cloué chez lui par un virus hivernal ennemi de nos intestins.
Un dernière' coup d'oeil à la météo. Pas de pluie pas de froid. Par conséquent, à l'inverse de l'année dernière où le froid, la pluie et la neige s'étaient alliés pour donner un côté plus trail, cette année sera plus calme. Mises à part quelques rafales de vent, on s'oriente vers une météo plus favorable et donc des chaussures routes.
Dans les préparatifs, je me prépare une playlist. Le trail n'interdit pas les écouteurs (à la différence du triathlon) alors profitons-en.
Départ des portes du Velay à 7h55, circulation fluide jusqu'à l'entrée du Parking du Zénith. J'hésite quelques secondes à m'engager car les trottoirs semblent déjà bien chargés. Comme il reste une grosse demi-heure je tente le coup. En fait je m'aperçois qu'une grande partie des parkings est condamné, bloqué par des voitures de police ou des camions de l'organisation. Sécurité oblige.
Et finalement après deux trois allées pleines, une simili-place semble dispo. Elle fera très bien l'affaire. En plus un policier municipal vient de garer son scooter pour filtrer les accès. Génial il pourra surveiller mon Berlingo qui a énormément de valeurs (car dans Berlingo il y a Lingo(t)) !
Je file récupérer mon dossard auprès de Yves le gardien des sacs, puis je retourne dans mon vestiaire à 4 roues pour mettre la puce, épingler le dossard, enfiler les habits et les chaussures adhoc.
Sur le parvis du Zénith je retrouve les TShirts Jaune Fluo. Petite séance photo de groupes avant le départ. Encore dix minutes avant le départ. Je cherche des TSHirts Oranges (signe distinctif des monistroliens, à chacun sa couleur :-) ), mais je n'aperçois personne. La densité de coureurs augmentent rapidement.
Le speaker s'en donne à coeur joie pour remercier tous les organisateurs, le ville, la région, le monde plus tous les autres sans oublier tous ceux qu'il ne nommera pas (j'espère que j'ai oublié personne).
Sauf que l'organisation à laisser les plots métalliques de presque un mètre de haut, sur le parvis. Et ça le speaker, il n'en pipe pas mots. Pas très prudents pour la meute qui va s'élancer.
Car le terme de meute est loin d'être galvaudé. L'organisation fait partir en même temps le 16 et le 31. Grosse erreur. Les premiers partent comme des balles, sauf que pour les boulets comme nous, c'est chaud. La meute pousse, la route n'est pas très large. Nombreux sont ceux qui essayent de s'extirper de la masse par les côtés pour avoir un peu de champ. Mais le tracé alternant les changements de direction, personne ne prend le large très longtemps.
Moi qui voulait partir tranquille c'est loupé. Je me retrouve à faire du 13 / 14 km/h sur certaines portions, c'est beaucoup trop tôt pour faire de la VMA.
Après quelques zig-zags à travers la cité Télécom Saint-Étienne, on débouche au pied des escaliers puis de la côte du Crêt de Roch. Et qui dit rétrécissements, dit bouchons.
La séparation des deux distances aura lieu à hauteur du parking de la place Antonin Moine, après 3 km. C'est là que je croise Marco, un collègue du club de Monistrol qui aide l'organisation en aiguillant les coureurs selon la couleur du dossard. Les tout noir du 31 vont tout droit, les rosés du 16 tournent à droite.
La traversée de la place Chavanelle se fait beaucoup plus calmement, je peux enfin me mettre au rythme de ma musique. Et non pour une fois c'est pas du Marillion, (enfin pas tout de suite). J'ai pris plus tranquille Pink Floyd (ou plutôt Brit Floyd, un tribute - groupe d'amateurs qui reprend les morceaux d'un groupe célèbre - en l'occurence Pink Floyd).
Direction la Maison de la culture et une volée de plusieurs dizaines de marche nous attend. Derrière nous redescendons en direction de Montplaisir pour remonter au bois d'Avaize.
Cette partie est moins protégée du vent et on assiste de formidables tourbillons de feuilles rouge et or qui jaillissent, tels des jesers, à plusieurs mètres de haut. En traversant certaines avenues, on se retrouve nous même pris dans le shaker. La vogue des noix n'a qu'à bien se tenir.
Je remarque que depuis la séparation, ça double, ça double, suaf que c'est moi qui suis doublé. Et là où souvent le groupe de coureurs se dessinnent au bout de 4 / 5km, avec le départ cahotique et les bouchons les places se stabiliserons vers le 10e km.
Pour une fois le bois d'Avaize se traverse bien. Le terrain souvent gras n'est pas trop détrempé. On se retrouve sous le viaduc de l'autoroute. Au Vendée Globe ils appellent ça le Poteau Noir ici c'est Terrenoire !
Un détour par le bassin de Janon pour le 1er Ravito. Ravitaillement décevant, même pas un TUC. On tire plus sur le style Marathon que le style Trail. Je prends une poignée de raisin sec et je repars illico. On trouve enfin quelques chemins qui nous amène jusqu'à derrière l'IUT.
et la côte augmente, augmente afin que l'on se retrouve bien au dessus du lycée Benoit Fourneyron, mon ancien chez moi.
J'y arrive, Là, mais tard ...
... C'est bon tout le monde à fait le lien avec ce superbe calembour ? Et oui nous sommes sur les hauts de "la Métare".
Sauf que cette année, point de montée sur le GR. ON restera bitume, je ne regrette donc pas du tout mes chaussures routes.
Je fais semblant de raler de ne pas avoir le GR42, pour me la péter un peu, mais en fait je suis bien content ?? ! Nous basculons du point culminant sous le son des cloches de "Division Bell".
La descente se passe rapidement et nous passons non loin de chez Abdel, et là qui vois-je ?
Eh bien Abdel (je viens de vous dire qu'on passait près de chez lui).
Ca fait toujours du bien de croiser un visage familier ! Ca vous donne du baume au coeur au moins ... le temps de faire la montée suivante.
Et on replonge sur Bellevue. On vient de terminer la partie EST de Saint-Etienne (par rapport à la Grande Rue), ce qui annonce presque la moitié du parcours.
On file sur la Cotonne, via une ancienne voie de chemin de fer. Et là depuis quelques minutes je remarque un coureur avec qui nous faisons le yoyo, vêtu d'un TShirt blanc avec de grosses lèvres rouges. Sa casquette est aussi support à une queue de cheval en laine noire.
En m'approchant je lis "Un défi pour Sylvie", il fait parti des amis de Gérald qui courent pour ce Défi. On échange quelques mots. Pour lui, outre son Défi pour Sylvie, il a un second défi plus physique, il n'a jamais couru 30 km. Je le félicite et chacun reprend son rythme.
Un mur s'offre à nous, et nous le prenons humblement. Je m'attendais à entendre "The Wall" dans mes écouteurs, mais il n'en ai rien. On redescend vers le quartier de Tardy, qui cette année est beaucoup plus calme, il n'y a même carrément personne.
Un petit tour par le Musée d'Art&Industrie. Histoire de vérifier l'adage un esprit sain , dans un corps sain "Anima Sana In Corpore Sano" (en latin) et dont l'acronyme est tout simplement ASICS !
Et oui pour tout ceux qui ont des Trabuco (entre autres), vous connaitrez désormais l'origine du nom de vos chaussures.
Et vous aurez le principe, comme nous sommes descendus, on remonte par une alternance chemin/escaliers, avant de redescendre par une piste de slalom en béton ornée d'une main courante bleue. C'est en haut de celle-ci que la casquette à la queue de cheval noire s'envole sous l'effet d'une rafale de vent. Et on finira se perdre dans les dédales des petites rues.
Mince je ne lui ai même pas demandé son prénom. Heureusement la nature est bien faite et je le retrouverais à la'arrivée : Christian !
Le vent a repris un peu de vigueur et je croise quelques bénévoles en plein courant d'air qui se caillent.
Et bon an mal an, on se retrouve au Puits Gouriots. Autre changement cette année, on entre part la cour du haut. Un ravito nous attend mais pas mieux garni en TUC que le 1er. Je prends un verre d'eau abricots et raisins secs et je repars.
Dans les bâtiments on tombe directement dans la salle des pendus avant de descendre et de traverser le parc qui longe la gare du clapier.
Le tour du crassier sera plus large moins pentu avec plus de bitumes. Définitivement, c'est un menu beaucoup plus URBAIN que Trail.
Le vent nous chahute encore un peu. Soudain je découvre la caserne Séverine des Sapeurs-Pompiers, plutôt moderne, toute noire avec des lettres Cuivrées, franchement sympa pour une caserne.
Et on continue la partie de cache cache avec les rafales.
Et comme un bon repas ne serait rien sans un bon dessert, Montaud nous attend.
Cette partie sera riche en émotions disparates. A 500m des célèbres, marches une bénévole en fauteuil roulant emmitouflé avec bonnet, écharpe, nous tiens la pancarte de direction et elle nous encourage tous un par un. Je la remercie et l'applaudis pour sa patience, car il faut bien voir qu'entre le premier et le dernier elle va rester plus de 2 heures à nous attendre.
Et clairement à ce moment là, on savoure le fait de courir même lentement.
Au pied des marches, un vrai camelot nous fait l'animation "Vous êtes en train de construire la chapelle Sixtine de la convivialité". Avec une spectatrice qui attend un coureur avec ses enfants, on éclate de rires.
Et deux minutes plus tard, alors que je gravis les marches une à une, mon casque m'envoie un nouveau signale de réconfort. L'une (voire ma) chanson favorite de mon groupe préféré (Marillion pour ceux qui ne serait pas au courant) Garden Party. Pour moi cette chanson est presque aussi efficace qu'un Gel coup de fouet !
Malheureusement pour moi, c'est en pleine montée des 200 et quelques marches de Montaud et à mon allure cela me permettra tout juste d'arriver au pied des 6 soleils.
A ce moment-là, on arrive vers la dernière zone de chronométrage, en plein vent, avec des hauts-parleurs qui tentent de se faire entendre face au sifflement du vent. Je prête l'oreille pour savoir, si l'on a à faire à un nouveau camelot qui va nous dire que l'on est en train de gravir la face Nord du Kilimandjaro, ou s'ils diffusent "We are the Champion" de Queen.
Rien de tout ça !
Bien au contraire !
Une déception terrible.
C'est tout simplement la radio qui diffuse un spot de pub limite vexant : " ... DMLA est une dégénérescence de la vue liée à l'âge ...". Et là je me dis qu'ils ont choisit le spot exprès pour les retardataires. Je présume que les premiers avaient droit à une pub sur les réductions SNCF pour les moins de 25 ans !
Il n'empêche que l'on attaque la dernière descente, et là les genoux commencent à taper sévères. Et depuis plusieurs minutes je sens le dessous des pieds qui chauffent. Je pense soudainement à la formation que j'ai eu 4 jours auparavant. Elle portait sur la "Pleine conscience", ou comment prendre conscience de tous les composants de notre corps de notre souffle à nos pieds. Et là je suis en pleine mise en pratique de la formation. Car j'ai bien conscience de mon orteil droit qui me titille, des 2 crampes qui tentent de s'immiscer dans mes mollets, de mes cuisses chargées de lactate.
Mais je ne suis pas là pour me plaindre, le stade Geoffroy Guichard est en vu. Le parking de l'étivallière est vite traversé et nous franchissons les grilles. Je commence enfin de monter les marches et j'en profite pour sortir mon téléphone afin de prendre une photo panoramique du stade, je dois bien ça à Cédric.
Je m'arrête quelques secondes en haut de marches pour profiter de l'étendu de ce stade vide. Quelques secondes à trottiner sur le bord de la pelouse et je ressors des tribunes.
La fin dur parcours je la connais bien, on l'emprunte régulièrement les jeudis. Retour au Zénith, traversée du parking, au passage j'entends Richard qui m'encourage.
Ligne droite devant la piscine, entrée dans le parc des expos.
C'est terminé !
3h24 pour 31,5 km et un peu moins de 1000m D+ (9,3 kmh).
Pas trop mécontent pour le peu d'entrainement spécifique.
Dans le hall, je retrouve David arrivé depuis une vingtaine de minutes, il attend son épouse. En allant cherchez mes affaires pour me changer je croise Gael qui a encore tourner comme une horloge en passant sous les 3h (50e). On se donne rendez-vous pour aller manger avec Richard (encore plus efficace 30e). Un bon repas du terroir.
Retour à la maison.
En ressortant je croiserais Christian discutant avec d'autres membres du "Défi pour Sylvie".
Bravo à tous les participants et bonne récupération aux malades d'avant course et aux courbaturés d'après course !
L'année sportive se termine bien.
Jérôme
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